Parue en avril 2011 et menée selon les méthodes scientifiques rigoureuses par une équipe américaine de quatre chercheurs, une étude de terrain a analysé la contamination des forages d’eau (dans la nappe phréatique) pour la consommation domestique de particuliers dans le voisinage de sites d’exploitation du gaz de schiste en Pennsylvanie et dans l’État de New York.
Les travaux montrent que la concentration en méthane dans l’eau de la nappe augmente avec la proximité aux sites d’exploitation du gaz (voir le diagramme ci-contre, cliquez dessus pour l'ouvrir).
Les diverses zones étudiées, montrent que sur un rayon de 6 km autour des sites d’extraction par fracturation hydraulique, 85% des forages d’eau potable présentent une eau contaminée.
C’est dans un rayon de 1 km à 1,5 km autour des plateformes de fracturation en activité que la contamination de l’eau des aquifères peut atteindre des concentrations très élevées de l’ordre de 60 à 70 mg de méthane par litre.
La contamination par les sites en activité est en moyenne 17 fois plus forte que pour les sites où l’activité extractive a été arrêtée.
Pour les sites fermés, l’impact de la contamination de la nappe phréatique diminue en intensité ne dépassant pas les 20 mg de méthane par litre. Par contre, elle se fait ressentir sur un rayon bien plus grand pouvant aller jusqu’à 5 ou 6 km.
La contamination des aquifères de surface est donc très intense au début de l’activité d’exploitation avec les fracturations, mais sur un rayon restreint à 1 ou 2 km. Puis, après l’arrêt ou la suspension de l’activité d’extraction du gaz, l’intensité diminue mais la contamination s’étend sur une zone bien plus vaste.
L’étude a concerné 68 forages privés d’eau de consommation domestique. Ces forages vont chercher l’eau potable entre 36 et 190 mètres dans la nappe phréatique.
Les couches géologiques visées par l’exploitation du gaz de schiste (shale gas) sont celles du Marcellus (Dévonien) et de l’Utica (Ordovicien) situées à environ 3 500 mètres de profondeur.
NDLR : A titre informatif la LIE (Limite Inférieure d'Explosivité), concentration à partir de laquelle un mélange gaz/air devient dangereux est de 5% pour le mélange méthane/air.
Référence de l'étude :
"Methane contamination of drinking water accompanying gas-well drilling and hydraulic fracturing"
By Stephen G. Osborn, Avner Vengosh, Nathaniel R. Warner, and Robert B. Jacksona.
Nicholas School of the Environment (Center on Global Change & Division of Earth and Ocean Sciences), and Biology Department, Duke University, Durham, NC 27708
Edited by William H. Schlesinger, Cary Institute of Ecosystem Studies, Millbrook, NY, and approved April 14, 2011 (received for review January 13, 2011)