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  • : Gaz de schiste Valleraugue-Aigoual
  • : Blog du groupe de soutien solidaire sur le gaz de schiste de la haute vallée de l'Hérault Valleraugue Aigoual
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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 22:03

Suite au mouvement de contestation citoyenne et de la demande de très nombreux élus, plusieurs projets de loi visant l'interdiction de l'exploration et de l'exploitation du gaz de schiste en France ont été déposés à l'Assemblée nationale entre fin avril et mai 2011.

Ils demandaient également l'abrogation des permis d'exploration octroyés en 2010 et la consultation des élus locaux avant tout nouveau projet de forage avec fracturation hydraulique.

Les projets de loi émanaient tant de la majorité que de l'opposition. L'unanimité sur le sujet semblait, la veille de la discussion et du vote du projet de loi, être établie.

 

Passage devant l'Assemblée nationale les 10 et 11 mai 2011 :

Finalement, le projet présenté et discuté à l'Assemblée nationale les 10 et 11 mai a été modifié.

Si par l'article 1er, il interdit bien "l'exploration et l'exploitation des mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux par des forages suivis de fracturation hydraulique de la roche [...] sur le territoire national", il autorise par ailleurs (nouvel article 4) "la mise en oeuvre d’expérimentations réalisées à seules fins de recherche scientifique sous contrôle public". L'article qui instituait une consultation des élus et des enquêtes publiques a été tout simplement supprimé. Aucune allusion à l'abrogation des permis octroyés.

 

Passage au Sénat le 1er juin 2011 :

Le 1er juin, la loi ainsi modifiée une première fois à son passage à l'Assemblée nationale, arrive de nouveau modifiée sur le bureau du Sénat. Cette fois ci, la possibilité d'utiliser la technique de la fracturation hydraulique est littéralement introduite dans l'article 1er de la loi. Certes, "dans le cadre de projets réalisés à des fins scientifiques pour évaluer la technique" mais elle figure maintenant en première ligne de la loi.

 

Ce qui signifie que les firmes pourront forer et utiliser cette technique dangereuse, qui n'est pas suffisamment au point, sous couvert de recherches.

 

Or c'est justement ce que prévoient les firmes pour les jours et quelques années à venir. Effectuer des recherches dans le sous sol des zones des permis d'exploration pour vérifier la pertinence de la technique et estimer les réserves exploitables.

Nous sommes donc, à cette date, revenus au point de départ, les firmes vont pouvoir expérimenter - sous couvert de recherches scientifiques - la technique de la fracturation hydraulique en vu de l'évaluer en France. Ce qui correspond tout à fait à leurs programmes pour la première phase d'évaluation des gisements pendant les 2 à 5 années à venir. Ils auront le temps de convaincre le gouvernement et les élus de revoir la loi, cette fois -ci en faveur de la production, comptant sur l'épuisement de la contestation d'ici-là et la survenus d'actualités qui occuperont les médias !

 

Le 5 juin, le Sénat n'a pu voté la loi. La séance a été ajourné faute d'une présence suffisante de sénateurs de la majorité dans la salle. Finalement, le texte voté par le Sénat, le 5 juin, est différent de celui voté par l'Assemblée. Il est alors nécessaire de le représenter au vote des députés après recherche d'un consensus en commission paritaire.

 

Commission paritaire du 15 juin 2011 :

La commission paritaire revient sur le texte voté par le Sénat. Un consensus est trouvé entre représentants des députés et représentants des sénateurs. Le texte est simplifié mais garde une certaine ambiguïté. L'article 1er interdit bien l'usage de la technique de fracturation hydraulique mais pas la recherche ni l'exploitation du gas de schiste. Un article 1bis, crée une "commission nationale d'orientation, de suivi et d'évaluation des techniques d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures liquides et gazeux" et laisse la porte ouverte aux pétroliers pour des "forages expérimentaux réalisées à seules fins de recherche scientifique sous contrôle public".

 

Votes finaux de l'Assemblée nationale et du Sénat :

La version de consensus issue de la commission paritaire est votée à l'Assemblée nationale le 21 juin, puis finalement est entiriné par le vote des sénateurs le 30 juin 2011.

 

Que retenir de cette loi ?

La loi interdit le recours à la fracturation hydraulique mais n'interdit pas l'exploitation du gaz de schiste (art. 1).

Elle laisse une porte ouverte aux pétroliers pour des forages expérimentaux à des fins scinetifiques (art. 2).

Une "commission nationale d'orientation, de suivi et d'évaluation des techniques d'exploration et d'exploitation des hydrocarbures liquides et gazeux" émet un avis sur les expérimentations et est chargée d'évaluer les risques environnementaux liés aux techniques de fracturation hydraulique ou aux techniques alternatives(art. 2).

La composition de cette commission, ses missions et ses modalités de fonctionnement sont précisées par décret en Conseil d'État (art. 2)

Les permis de recherche octroyés en 2010 ne sont pas abrogés. Les articles initiaux sur la concertation des citoyens et la consultations des élus locaux ont été purement et simplement supprimés.

 

Finalement, les entreprises ont deux mois à partir de la promulgation de la loi pour argumenter que leurs projets de forages seront "expérimentaux", afin de voir leurs permis confirmés (art. 2).

Vigilance et mobilisation restent donc de mise dans ce combat inégal entre la société civile et les géants du secteur énergétique et de la spéculation financière.

 

 

Texte de la loi voté à l'Assemblée nationale le 11 mai 2011

Projet de loi modifié, présenté au Sénat le 1er juin, (non voté à ce jour, débat remis en sénace ultérieure)

Texte de la loi définitivement voté par l'Assemblée nationale et le Sénat fin juin 2011

 

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 20:45

Note stratégie215Le centre d'analyse stratégique auprès du Premier Ministre fait paraître en mars 2011 une note n°215 à propos du projet d'exploitation des gaz de schiste en France.

Dans son introduction, la note d'analyse stratégique constate que "ces gaz pourraient représenter près du
double des réserves de gaz dits conventionnels. Au total, le monde serait ainsi assuré de disposer de
bien plus d’une centaine d’années de consommation si celle-ci se poursuivait à son rythme actuel. [...] la baisse des
importations aux États-Unis ont libéré des quantités de gaz qui se reportent sur d’autres marchés, tirant les prix spots vers le bas sur les autres continents, phénomène remarquable à une période où le prix des matières premières a tendance à augmenter".

En conclusion, les auteurs soulignent : "Des ressources en GNC existent sur notre continent, dont le potentiel et les conditions économiques et environnementales d’extraction sont encore mal connus. La Chine a annoncé clairement sa volonté d’exploiter les ressources existant dans son sous-sol. Les grands pays producteurs, en particulier la Russie, pourraient voir leur position se fragiliser à long terme ; à plus court terme, l’excès de gaz présent sur les marchés amène à redessiner de nouveaux équilibres contractuels. Mais des facteurs existent qui peuvent hypothéquer le développement des gaz non conventionnels : les grandes quantités d’eau nécessaires à l’extraction de ce gaz, certains produits chimiques injectés dans le sol pouvant potentiellement contaminer les nappes phréatiques et la proximité des puits de forage par rapport aux zones d’habitation, qui rend leur acceptabilité difficile, particulièrement en Europe. L’enjeu majeur pour certains est lié aux nuisances induites par des chantiers un peu plus lourds que dans le cadre d’une exploitation plus classique – sites de forage sur une superficie plus grande (2 à 2,5 hectares au lieu de 1 hectare) et sur une
durée plus longue (6 à 18 mois contre 1 à 3 mois). Par ailleurs, l’extraction et la combustion du gaz (qu’il soit conventionnel ou non) engendrent des émissions de gaz à effet de serre qui sont loin d’être négligeables et qui doivent être intégrées aux objectifs fixés par les plans de lutte contre le changement climatique".

 

Télécharger la note d'analyse stratégique (pdf, 10 pages)

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 19:52

GéoscienceCommuniqué de trois laboratoires de Montpellier sciences:

« Gaz de schiste » : contribution à la discussion sur l’exploration pétrolière dans le sud de la France.

Les "Gaz de Schiste" constituent un sujet d’actualité régionale et de débats dans les media et sur le net. La recherche de ressources d’énergie fossile relève de la sphère de compétence des géosciences et implique des problématiques environnementales, notamment en termes de sécurité de la ressource en eau.

C’est pourquoi les scientifiques de Géosciences Montpellier et de HydroSciences Montpellier, rassemblés dans l’Observatoire de REcherche Méditerranéen de l’Environnement de l’Université de Montpellier 2 présentent un communiqué sous forme de questions-réponses. L’objectif est de présenter des informations factuelles afin d’éclairer le débat.

 

Télécharger le communiqué (pdf, 248 ko, 7 pages)

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 19:28

TyndallLes chercheurs du Tyndall Centre à l'université de Manchester, en Angleterre, ont enquêté sur les impacts du gaz de schiste sur l'environnement et les changements climatiques. L'exploitation du gaz de schiste (shale gaz en anglais) doit commencer bientôt en Grande-Bretagne.

Le rapport démontre comment l'exploitation du gaz de schiste risque de contaminer les sols et les eaux de surface. Rien qu'à la vue de ces seuls dangers, le rapport demande un moratoire sur l'exploitation du gaz de schiste tant que la compréhension des procédés d'extraction ne sera pas plus complète. Il souligne le peu de données connues à ce jour et notamment en ce qui concerne les impacts.

Le rapport fournit une évaluation des risques et avantages de l'exploitation du gaz de schiste en l'état actuel des connaissances. 

Les auteurs concluent que vu le mode de développement mondial, assoiffé d'énergie, n'importe quelle nouvelle source de combustible fossile ne peut qu'augmenter les émissions de carbone. L'exploitation du gaz de schiste retardera certainement l'introduction des sources d'énergie alternatives renouvelables

 

Télécharger le rapport (version finale, pdf, 2,8 Mo, 87 pages)

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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 21:41

Le 26 janvier 2011, à l'Assemblée nationale, Mme la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet répond à une question de Pascal Terrasse, député (PS) et Président du conseil général de l'Ardèche, à propos de l'exploitation en France des gaz de schiste :

"Un moratoire n'est pas possible, le code minier ne le permet pas"

 

Vidéo de la question de M. Terrasse et la réponse de NKM à l'Assemblée nationale. La citation ci-dessus apparaît vers 3 min 45 de la vidéo.

 

Vidéo de 4 min.

 

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 23:00

Permis sud-France janv2011En 2010, plusieurs permis d'exploration du gaz de schiste ont été octroyé par le Ministère de l'écologie, du développement durable, du transport et du logement.

Vous trouverez ci-après les liens vers les numéros du bulletin du BEPH (Bureau Exploration-Production des Hydrocarbures) du Ministère publiant les permis de recherches octroyés (titres, titulaires et cartes de zones).

Nous avons sélectionné seulement les bulletins qui concernent le territoire compris entre la vallée du Rhône (à l'est), les Causses (à l'ouest) et le Languedoc (au sud).

 

Bulletin BEPH n°38, mars 2010 : Permis dits  de "Nant", de "Montélimar", du "Bassin d'Alès".

 

Bulletin BEPH n°39, avril 2010 : Permis dits de "Villeneuve de Berg", de la "Plaine d'Alès", de "Navacelles"

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