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13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 17:23

Les perturbations/pollutions inévitables et « potentielles » des écosystèmes superficiels (par P. Thomas, géologue ENS Lyon)

"Pendant la période de forage et de fracturation hydraulique, d'énormes quantités d'eau sont utilisées (on cite classiquement les chiffres de 10 000 à 15 000 m3 par forage). Cette eau devra être prélevée sur les ressources locales (parfois rares, comme sur les Causses par exemple, ou sur le plateau ardéchois) ou amenée par camions citernes. Cette eau est injectée dans le forage, en ressort, est débarrassée de ses boues et particules (d'où la nécessité de bassins de décantation), puis ré-injectée, et ainsi de suite. Cette eau contient des additifs dont la composition est tenue secrète par les compagnies, mais qui sont très polluants.

D'autre part, tous les « black shales » contiennent naturellement des métaux lourds, donc du cadmium et de l'uranium. Ceci est dû à l'affinité de ces métaux pour les molécules organiques. Les sources naturelles qui sortent de ces niveaux contiennent ces métaux lourds. Mais ces sources sont rares (niveaux imperméables) et ont lessivé leurs conduits au cours des temps géologiques. Les métaux lourds « naturellement présents » ne sont pas un problème majeur d'environnement. Ce problème est pourtant un danger réel, indépendamment des gaz de schistes. Voici un exemple. L'exploitation d'une mine de zinc dans le bassin de Decazeville a laissé d'immenses terrils (particulièrement enrichis en métaux lourds il est vrai), terrils à l'air libre. Les eaux de lessivage de ces terrils, enrichies en cadmium, arrivent dans le Riou-Mort, la rivière locale, sont collectées par le Lot puis la Garonne et, finalement, le polluant se retrouve dans la Gironde. C'est dans les huîtres sauvages de la Gironde que la teneur en cadmium est la plus élevée de tout le littoral atlantique français (50 à 100 µg par gramme de chair sèche, données du Réseau national d'observation de la qualité du milieu marin). La récolte de ces huîtres y est désormais interdite. Les milliers de m3 d'eau de forage et de fracturation de chacun des dizaines et dizaines de forages risquent de contenir des métaux lourds. Des analyses en continu seront nécessaires. En cas de teneur significative, leur dépollution sera très coûteuse.

En fin de forage et de fracturation, des milliers de m3 d'eau polluée (par les additifs et éventuellement les métaux lourds) présents dans le puits et les bassins de décantation devront être traités et dépollués. Si le traitement est insuffisant (ou si il y a des fuites, des accidents…), cela risque de créer des pollutions, à cause des additifs, et aussi des éventuels métaux lourds, comme pour la pollution citée ci-dessus."

Source : Extrait d'un article de Pierre Thomas, Laboratoire de Géologie de Lyon / ENS Lyon, publié par Olivier Dequincey sur EducScol ENS Lyon.

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